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Homélies

RAMEAUX 2024

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Tous ces branchages que nous avons agités donnent un air de fête. Nombreux sont ceux qui parmi nous mettront ces branchages en évidence dans leurs maisons, ou en porteront à des amis, des malades, ou encore iront en déposer sur les tombes. Ces rameaux nous relient à tant d’autres personnes ! Ceux qui jugent la foi de l’extérieur pensent voir là une superstition. Mais ils n’ont rien compris ! Les croyants, eux, savent que ces rameaux n’ont de sens que parce que nos cœurs et nos regards sont déjà tournés vers la fête de Pâques, dans une semaine, et la joie de la résurrection de Jésus le Christ. Par le don de sa vie, le Christ nous ouvre un chemin … la vraie, la grande question de notre vie ne peut plus être : Dieu existe-t-il ? Non, la vraie, la grande question de la vie du croyant c’est : si Dieu existe, est-ce que j’existe pour Lui ? Après tout, on veut bien que Dieu existe. En soi, ça ne dérange personne et, à la limite, cela ne change rien à rien. Dieu existe, point final. Oui, mais si j’existe pour lui, cela change tout. Quand sommes-nous sûrs d’exister pour quelqu’un ? Quand nous sommes aimés. Amis, chacun de vous existe pour Dieu. Parce que chacun est aimé de Lui. Et Il l’a manifesté. Comment ? Par Jésus. Jésus est un manifestant permanent. Il manifeste Dieu. Il manifeste comment Dieu se comporte par rapport à nous. Toute la vie de Jésus, toute sa mort, manifestent une passion. La passion de Dieu pour chacun de nous. «J’ai tout donné pour toi.» Voilà le message de la croix de Jésus.

Mais comment être dans la joie avec les problèmes de la crise économique, des gaz à effet de serre, des cyclones, de la faim dans le monde, du sida, des familles qui se divisent, des conflits de toutes sortes, de la menace du chômage, des risques de cancer, du stress du travail … ? Jésus lui-même, juste quelques heures avant d’être arrêté, parle de sa joie : « ma joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16,22). Savez-vous ce qu’est « l’aquoibonite » ? « L’aquoibonite » est une maladie qui dure plus ou moins longtemps, de quelques minutes à plusieurs semaines. « L’aquoibonite » consiste en des sentiments de tristesse, de découragement, de mal-être. Le sujet atteint est envahi par cette question lancinante : à quoi bon vivre ?, à quoi bon se lever le matin ?, à quoi bon entreprendre un travail ?, à quoi bon se soigner ?, à quoi bon sortir de chez soi ?, à quoi bon élever des enfants ?, à quoi bon se nourrir ? Mais des remèdes existent : comment demeurer dans la paix ? Un des remèdes est le conseil de St Vincent de Paul. Il disait volontiers à ceux qui lui faisaient part des symptômes de « l’aquoibonite » : « donne à celui qui a besoin de toi ! ». Donner un coup de fil à une personne malade, rendre visite à une personne isolée, écrire une lettre à des amis, rejoindre un groupe, autant de gestes qui chassent les sentiments poisons, d’inutilité, d’incapacité et qui redonnent confiance.

2ème remède : ne pas oublier que le Christ est notre compagnon de route : imaginons qu’avancer dans la vie soit comme être au volant d’une voiture. On conduit la voiture de notre vie, comme ça, tranquille comme des grands. On a le permis. On passe les vitesses, on accélère. On freine puis, tout à coup, la route devient un peu scabreuse. A ce moment-là, on voit quelqu’un qui frappe à la fenêtre. C’est Jésus le Christ. Il marche très vite à côté de la voiture et dit : « ne voudrais-tu pas que je vienne avec toi car je sens le symptôme de l’aquoibonite en toi ». On lui répond : « écoute, toi, tu es dehors. C’est ma voiture, fiche-moi la paix, c’est ma vie quand même ! ». Et on continue. Mais la route devient tellement dangereuse et on se sent moralement tellement fatigué qu’on se dit : «  S’il y avait quelqu’un à côté de moi, ce serait quand même pas mal ». Alors on arrête la voiture et on dit à Jésus : » Rentre, mais tu restes tranquille. Je t’accepte dans ma voiture, c’est déjà pas mal ! ». Jésus arrive, il obéit, il n’est pas tellement contrariant. Tout à coup, il nous voit tellement crispé sur le volant qu’il propose : « Ecoute, moi, j’ai un permis de Formule 1, alors la vie, je connais. Pour la conduire, tu peux peut-être me laisser le volant ». « Non ! je préfère conduire moi-même ». Au bout d’un moment, on se rend compte qu’on n’y arrive plus. Il y a des trous, des bosses, des précipices, des rochers qui tombent. « Bon, d’accord, Jésus ! Tu prends le volant, mais je te surveille ». Alors Jésus prend le volant, il y va allègrement. On est là, à côté. Et puis Jésus se tourne vers nous et dit : « Et ! s’il te plaît, lâche le frein à main, parce que chaque fois que tu tires le frein à main, on fait un écart, on va se casser la figure. Alors, tu comprends, ce n’est pas facile de conduire si, sans arrêt, on risque l’accident ». On se dit : « mince, il m’a repéré ! ». On est là, accroché au tableau de bord, on regarde devant et on se dit : « Mais où va-t-il passer, il n’y a plus de route ! ». « Ecoute, Jésus, tu es quand même trop exigeant. Je t’accueille dans ma voiture, c’est déjà pas mal, mais en plus, tu me prends le volant, tu m’empêches de serrer le frein à main, puis de voir où je vais ! » « Ecoute, dit Jésus, je te fais deux cadeaux : le premier cadeau, c’est ma présence, auprès de toi, c’est plus beau que la route qui est devant. Le deuxième cadeau, c’est le rétroviseur. Chaque fois que tu me laissais conduire sans tirer le frein à main, sans crier, a-t-on manqué un virage ? A-t-on eu des problèmes ? Regarde dans le rétroviseur ! Chaque fois que tu m’as fait confiance jusqu’au bout, as-tu manqué de quelque chose ? » « Et bien non ! c’est vrai ! ». Oui, des cadeaux du Ciel nous sont offerts : la présence du Seigneur à nos côtés par Sa Parole, par Son Eucharistie alors mettons nos vies entre ses mains, avec confiance !

P. Jérôme Martin

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