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Essai d’interprétation iconographique du décor de la façade récemment restauré de

l’église de Cevins.

Il s’agit évidemment d’être prudent dans la lecture de ce décor puisqu’on n’en connait ni l’auteur, ni la date précise, même si l’on peut penser au dernier quart du 19e siècle. Conformément à cette période, la façade est dans le style néo-classique et le décor que nous décrivons se trouve au-dessus du portail, dans une niche en hémicycle.

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Au centre, sur un autel, repose l’Agneau mystique, et de cet autel pendent sept sceaux. L’évocation du livre de l’Apocalypse de St Jean est claire. L’évangéliste, exilé sur l’île de Patmos, parle d’une vision qu’il a eu et, à travers de nombreux symboles, annonce la lutte qui s’engagera entre le Bien et le Mal lorsque viendra la fin du monde. Seul le Christ, innocent sacrifié pour l’humanité et symbolisé par l’Agneau, est digne d’ouvrir le livre en rompant chacun des sept sceaux.

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En partie masqué par l’Agneau, on devine le tabernacle, précieuse réserve eucharistique. Mais peu importe s’il est en partie invisible puisqu’il est surmonté d’un ostensoir permettant l’exposition de l’hostie consacrée destinée à l’adoration des fidèles et rappelant le mystère de la transsubstantiation. Cet ostensoir est surmonté d’une croix. C’est donc bien le Christ qui est au cœur de ce décor.

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Agenouillées devant l’autel, deux femmes prient. Comme un rappel à l’architecture de la façade évoquant un temple antique, ces femmes sont vêtues, à la mode romaine, de longues tuniques resserrées à la taille, laissant leurs bras nus, et chaussées de sandales. Elles semblent être « en cheveux » et donc ne pas porter de voile. Qui sont-elles ? Des saintes n’auraient pas manqué d’être auréolées et si l’une d’elle était la Vierge, son vêtement eut été plus conforme aux canons traditionnels. Alors ? Une des propositions de réponse pourrait être : les allégories de l’Espérance et de la Charité, deux des vertus théologales. La troisième de ces vertus, la Foi, serait malgré tout présente à travers la couleur bleue de la façade. (Pour rappel dans la symbolique des couleurs : le bleu, la Foi ; le vert, l’Espérance ; le rouge, la Charité).

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Enfin, pour être complet, les nuées symbolisent bien sûr le ciel et les anges apparaissant de chaque côté de l’ostensoir, au-delà du clin d’œil à la période baroque, sont les messagers de Dieu.

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On peut s’interroger sur le choix des couleurs du décor figuré, dans des tons d’ocre et de sépia, le hasard des recherches dans les archives permettra peut-être un jour d’en savoir plus.

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Pour le croyant, la restauration de cette façade redonne sens, dès l’extérieur du bâtiment, à ce qui se passe à l’intérieur et surtout à l’essentiel : la foi en Christ, l’importance de la messe et de la célébration eucharistique et, tout simplement, de la prière.

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